Déshabillez-moi... dans les choux

Jeudi 16 juin à 12h30

Éplucher, équeuter, écosser... pareil aux gestes d'un sculpteur, l'art de préparer les légumes possède son vocabulaire propre. Ici tout commence dans l'atmosphère feutrée d'un intérieur de cuisine provençal où navets, choux, carottes éclatent sur la toile, de la table au parterre...Antoine Raspal, dans cette petite scène de genre de 1765, nous invite à partager ce geste simple, de toujours.


Plusieurs artistes des collections se sont aussi attelés, chacun muni de sa recette, à la préparation de légumes. C'est qu'il existe au musée Réattu de quoi composer tout un jardin tant la notion de culture et même de botanique s'est patiemment greffée aux lieux.
C'est ainsi que la douce intimité de l'artichaut d'Edward Weston ou les oignons dorés de Denis Brihat contemplent la nudité du chou-fleur grandeur nature de Jacqueline Salmon.

Peu à peu, à force de regards, on découvre que l'apparente banalité du légume nous a empêché de le voir vraiment et on le regarde différemment. On comprend qu'il est une célébration de la vie. Il ne nous vient même plus alors l'idée de voir en lui la nature morte, mais il devient vanité et davantage encore, le sujet de véritables portraits. 

Après tout ça, on peut l'affirmer : l'accrochage est en en définitive une affaire de cuisine ! Tout comme une saveur s'affirme ou se tapie pour mieux en surligner une autre, les œuvres tels des ingrédients de choix font alliance, s'équilibrent ou s'opposent. Au centre, Rhizotopia, le singulier fauteuil réinventé par Laure Guilhot constitue alors le sel et les épices de la salle. 

Chou-fleur Jacqueline Salmon De la série La racine des légumes 1998-2009